La casse -pied du TGV

Elle est déjà installée quand j’arrive dans le compartiment. Une forte femme, cheveux décolorés, voyante et parlant fort. Heureusement, mon siège est de l’autre coté de l’allée centrale. En face d’elle un couple de retraités.

Je prends un livre dès que le train démarre, mais impossible de lire, madame fait le spectacle: on apprend rapidement que c’est la première fois qu’elle prend le train, qu’elle est handicapée (ça se voit pas là comme ça) et qu’elle s’est déjà engueulée avec le personnel SNCF avant de monter dans le train. Bien sûr c’est pas de sa faute !
Bon c’est bien parti jusqu’à M… J’en ai pour deux heures ! Effectivement, elle ressasse devant ses voisins compatissants l’incident de son départ. J’ai droit à trois versions. Ah mais voici le contrôleur ! C’est une cible de premier choix pour elle : elle lui déverse sa rancœur et exige d’avoir une aide à sa descente du train à M…pour lui descendre son bagage. Le contrôleur appelle avec son portable, organise, promet. Mais ça ne lui suffit pas, une discussion sans fin recommence comme un vieux disque rayé. Le contrôleur arrive à s'esquiver. Elle en profite pour refiler une petite resucée à ses voisins, qui manifestement commencent à se lasser et ne relancent plus la conversation. Le moment de calme qui s’en suit sera de courte durée. Elle prend son portable et appelle je ne sais qui pour une nouvelle version du drame ! ! puis elle appelle une autre personne et c’est reparti ! ! Puis elle dévore un énorme sandwich, je crois comprendre quel est son handicap ! ! Un second contrôleur qui passait, n’échappe pas à ses griffes !
Bref ça a bien duré deux heures comme je le craignais ! Tout le compatiment en a profité...

Finalement, je me suis  marré à l’arrivée à M… car personne ne s’est présenté pour lui prend son bagage !